When the death...

... doesn't mean the end


Toute création céleste est considérée comme parfaite. La puissance des Dieux créateurs est telle que jamais, ô grand jamais quelqu’un aurait soupçonné qu’ils aient fait une erreur… Ariane et Kayan, créateurs respectivement des êtres non-magiques et des êtres magiques. Laquelle de ces créatures humaines ou immortelles auraient un jour soupçonné que ces dernières n’étaient qu’une erreur. Que leur création était le fruit d’un assemblage interdit entre particules magiques et non magiques. Qui aurait osé accuser un des dieux créateurs d’avoir créé des immortels ? Qui l’aurait détesté pour avoir créé la magie ? Cette particule admirée par tous. Une particule qui faisait de vous un être « supérieur » aux autres en termes de force, qui permettait d’avoir la « mainmise » sur son territoire, que ce soit en bien ou en mal. Et qui, dans ces temps aurait pu blâmer Kayan pour avoir créé des êtres magiques qui assuraient la protection du peuple ? Mais qui avait conscience que c’était à cause de cette création que les peuples devaient se défendre avec eux ? Etaient-ils trop aveugles pour comprendre que certes la magie avait un potentiel destructeur au moins aussi important que son potentiel altruiste ? Seule Ariane avait compris la grave erreur que le mélange de ces particules avait causé…

Bien entendu, lorsqu’on parle des créations qui ne rentrent pas dans l’ordre des choses, on ne parle que des humains qu’il avait créés. Nul ne s’était douté que les dits immortels et maîtres magiciens pouvaient prendre plusieurs formes. La forme humaine ou animale était la plus connue. Néanmoins, tous ces êtres magiques ne choisissaient pas leur forme. Si on devait donner une estimation, 90% des créatures de Kayan avaient une forme humaine, un peu moins de 10% avaient forme animale ou végétale. Puis il y avait les anomalies, des erreurs parmi d’autres erreurs. Des espèces ratées, informes, abandonnées. Des pièces défectueuses dont Kayan, un enfant à l’époque, ne voulait pas… Sauf que ce n’était pas des jouets qu’il créait. C’était des volontés, des âmes… Le sentiment de honte, de haine, de rejet habitait et consumait toutes ces âmes, une par une. Jusqu’à qu’il n’en reste qu’une. Une volonté qui avait toujours été considérée comme faible parce qu’elle ne semblait pas éprouver de haine envers le créateur qui les avait rejetés. Pourtant, il était le seul à avoir raison, fort d’un calme et d’un pragmatisme que tous n’avaient pas, il savait qu’il disparaitrait s’il se laissait empiéter par ses émotions. Une volonté incroyable masquée par une nonchalance et une apparente faiblesse… Il avait dû trouver un refuge pour ne pas disparaître : un anneau… Qui se transforma en bague dès que l’esprit entra à l’intérieur. Cet anneau était désormais surmonté d’une gemme ovale de la couleur du feu qui était elle-même entouré par deux ailes dépliées. Tel un ange, qu’il n’était pas vraiment. Cet anneau resta en place pendant quelques décennies jusqu’à qu’un immortel sans histoire se dise que cet anneau inutile n’avait rien à faire ici et qu’il ne perdrait rien à la jeter vers les terres humaines…



Bien loin des préoccupations célestes, dans un petit village du royaume dit de « Turquoise » vivait un jeune homme. Tout juste dix-huit ans mais considéré comme un homme depuis bien longtemps. Déjà né, il avait été destiné à reprendre la ferme familiale et continuer son exploitation en tant qu’homme de la terre. Jamais il n’avait essayé de changer son destin. Il avait toujours vu son avenir dans sa tête. Marié, détenant de nombreuses terres qu’il ferait fructifier lui-même, il voulait aussi avoir des enfants à qui il inculquerait tout ce qu’il savait. En bref, il rêvait d’une vie simple, longue et heureuse. Il avait d’ailleurs déjà entamé la recherche de cet objectif. Il allait demander la main d’une des filles d’un village voisin qui avait des yeux de la couleur de l’océan et des cheveux de la couleur des dunes du désert. Il aidait déjà son père à cultiver les céréales et allait aussi au marché pour aller les vendre en compagnie de sa mère et de ses sœurs. Ce qui aurait pu paraître une vie inintéressante, ennuyeuse et plate à mourir pour certains était son rêve. Il n’avait que faire des guerres et de la politique. Il estimait qu’il n’était pas assez tordu pour se mêler aux machinations politiques et guerrières. Tel était Akabane.

Ce qu’il ne savait pas. C’est que sa vie allait tourner court. Il est facile de dire que l’on n’a pas peur de la mort. Mais ce n’est qu’en voyant la fin en face que l’on comprend à quel point notre misérable vie nous était précieuse. Ce n’est qu’en voyant sa vie défiler sous forme de flashs que l’on comprend. Ce n’est pas la mort en elle-même qui est effrayante, c’est la peur de l’inconnu. Si elle arrive quand on a les yeux fermés, on n’a pas le temps d’avoir peur. Pareil si elle arrive sans que l’on ne s’y attende. Et puis personne ne pouvait savoir si la mort est douloureuse ou pas, c’est cette inconnue qui est la plus inquiétante. Du moins voilà ce qu’aurait répondu Akabane si vous lui aviez parlé de la mort à ce moment-là. De là à se douter que la mort pourrait frapper à sa porte, cela lui paraissait bien impossible. Surtout si on lui avait expliqué comment il allait mourir et finir dans le néant ou dans les grandes plaines de lumière s’il était particulièrement chanceux.

Il alla prévenir son père comme quoi il allait voir celle qui était sa petite amie. Il lui donna son après-midi de libre, sachant pertinemment les sentiments de son fils et la jugeant capable de devenir sa femme prochainement, il était aussi tout simplement heureux que son fils ait trouvé l’amour comme lui-même l’avait trouvé à l’époque. Ainsi, le jeune Akabane alla se faire le plus beau possible tout en restant dans la simplicité qui le définissait. Il lui serait impensable par exemple de mettre des bijoux ou un quelconque attribut de richesse, il voulait tout simplement être aimé pour ce qu’il était et non pas pour une quelconque richesse. Il leva les yeux au ciel pour voir où en était le Soleil, il avait largement le temps d’aller au village de sa bien-aimée et de revenir avant la fin de la journée. Mais il allait quand même courir pour y aller… Il voulait passer le plus de temps possible avec elle. Il ne perdit donc pas de temps et se mit en route.

Soudain, une lueur orangée parcourut tout le ciel, cela ne dura pas une seconde mais intrigua fortement un Akabane bien peu habitué aux phénomènes magiques quels qu’ils soient. Et une coloration temporaire du ciel n’était pas vraiment normale… Peut-être que c’était ces justiciers magiques qui s’entraînaient. Bah, il s’en fichait, il se remit à courir mais une autre chose inhabituelle attira son attention. Au milieu de ce qui avait été une clairière auparavant se trouvait ce qui paraissait être un cratère formé par il ne savait quoi. Mais ça devait être gros… Il s’approcha prudemment du bord… Il ne voyait rien qui n’aurait pu causer un cratère aussi gros… Des erreurs, tout le monde en fait, c’est grâce à elles qu’on avance. Il faut tomber pour se relever. Les erreurs que nous faisons tous entraînent habituellement des conséquences minimes, se faire crier dessus, avoir quelques égratignures, une rupture amoureuse et d’autres mauvaises choses dans le même genre. Mais descendre ce cratère pour regarder ce qui avait causé ce désastre serait son avant-dernière erreur, et indéniablement, celle qui suivit fut la dernière. Etait-il si pressé de mourir qu’il essaya la bague qu’il venait de trouver au beau milieu de ce cratère ?

Il ne fallut qu’une seule seconde après qu’il ait enfilé la bague pour se sentir écrasé. Comme s’il était entre deux murs… Et que ceux-ci se rapprochaient. La douleur était insoutenable, il tenta de crier mais rien ne sortit. Il avait l’impression que ses os se fracturaient et se réduisaient en poussière. Il avait l’impression que ses organes se réduisaient petit à petit en miettes. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour comprendre qu’il allait mourir. Et encore, il n’avait pas tout à fait raison. Selon notre conception de la mort… Son âme se trouvait impitoyablement broyé par une volonté d’une force infiniment supérieure à la sienne mais son corps quant à lui était intact. Il allait juste servir une autre âme. On aurait pu penser que tout se passait bien pour la volonté de la bague… Ce serait une affirmation fausse. Elle souffrait autant que lui. Un corps de mortel n’était pas fait pour accueillir une âme éternelle… La volonté avait l’impression que l’on le fendait en deux. Autant dire que la situation était extrêmement désagréable pour les deux. Ce moment qui avait paru durer des heures n’avait même pas duré deux minutes. A la fin de ce temps, une grosse explosion survint, désintégrant une partie de la forêt… Laissant une silhouette au milieu. Une chevelure blanche ébouriffée, des habits tout aussi blancs, une peau pâle. Il était debout, le regard fixé au loin. Il ne se souvenait de rien. Il n’avait aucun souvenir d’une quelconque vie, il regarda la bague à son doigt sans comprendre ce qu’elle signifiait.

Il est difficile d’imaginer ce que l’on peut ressentir quand on se retrouve debout au milieu d’un cratère en ne se souvenant de rien si ce n’est d’un nom. Un nom que l’on se donne à soi-même car l’on ne sait pas quoi en faire. Akabane. Ce nom sonnait cruellement vide dans sa tête en même temps qu’il signifiait beaucoup. Akabane comme il s’était nommé, sortit du cratère et se mit à marcher sans réel but, mais avec le sourire aux lèvres. En fait, il ne fallait pas être devin pour deviner qu’il était heureux. Mais il fallait être Akabane pour comprendre qu’il n’était pas particulièrement heureux et que le rictus sur ses lèvres n’avait aucune raison d’être. L’Akabane moqueur et direct était né… Il arriva au village qui avait été celui de l’ancien Akabane, mais physiquement, il ne lui ressemblait plus du tout. Il se balada dans le village, passant même sous le nez de celui qui avait été le père de… Il était difficile de définir si l’ancien fermier était un hôte ou s’il avait tout simplement disparu de son ancien corps. D’autant plus que la volonté n’était pas non plus entièrement là. Comme si on l’avait scindée en deux… et qu’on avait placé la partie restante dans le corps… C’était un concept quelque peu glauque mais c’était celui qui le définissait le mieux.

Il s’aperçut vite qu’il avait des pouvoirs, et que ceux-ci étaient proportionnels à sa volonté de les utiliser ainsi qu’à la couleur de sa bague. Grise, il pouvait lancer quelques rayons incendiaires moyens, lire dans les pensées comme si c’était les siennes et créer un couteau… Toujours pratique… En revanche, si elle était orange, il était capable de faire léviter des objets, de créer des diversions pour qu’il puisse voler en paix, il était capable de lancer des rayons de feu, de lire dans les pensées des gens. Il pouvait en plus créer une épée qu’il trouvait classe. Cela paraissait donc tout à fait naturel qu’il se dirige vers le château d’Emeraude dès qu’il ait entendu l’annonce qui disait rechercher des enfants magiques. Bah, il n’était peut-être pas un enfant mais il était magique, ça comptait sûrement. Et puis, vu qu’il n’avait pas d’objectif, pourquoi ne pas aller là-bas, ça pourrait être sympathique. Et au pire, si la vie au château ne lui plaisait pas, il s’en irait, nul ne l’obligeait à y rester, il ne signerait pas de contrat… Il entreprit donc un voyage de plusieurs jours vers le royaume d’Emeraude. A peine arrivé, il alla directement vers la salle du trône sans se soucier des gardes qui tentaient de l’arrêter. Il pénétra dans une salle assez richement décoré dans lequel le roi était sur son trône en discussion avec une femme qui semblait avoir le même âge qu’Akabane et qui était vêtue d’une cuirasse verte. Ils semblaient tous les deux surpris de son irruption… Il agrandit son sourire et leur fit un signe de la main.

- Salut, je voudrais être chevalier d’émeraude !

Derrière le masque

Code du règlement :
Code des pouvoirs :
Comment as-tu connu le forum ? Grâce à une certaine personne dont je tairais le nom 8D
Fréquence de connexion : ../7 Assez souvent, pas de chiffres en tête
Tes impression et suggestions : C'est un zoli forum =D
Un pitit mot ? Mot ;D